Données Historiques

Chandakas, aujourd’hui appelée Héraklion, a connu une histoire longue et mouvementée. L’origine du nom « Héraklion » reste inconnue. Selon une hypothèse, il pourrait provenir d’un sanctuaire dédié à Héraclès, bien qu’aucune trace n’en ait été retrouvée. À l’époque classique, le site de l’actuelle Héraklion abritait un port, dépendance maritime de Cnossos, appelé « Hérakleion », comme le mentionne l’historien Strabon (vers 476 av. J.-C.). Cette ville allait devenir la métropole de la Crète et jouer un rôle très important dans l’histoire de la région et de la Méditerranée orientale.

L’historicité du toponyme Chandakas – Candia

69 av. J.-C. – 395 apr. J.-C. : Période romaine

Le village de l’époque classique est qualifié de « petite ville d’Hérakleia » et est mentionné par le naturaliste romain Pline l’Ancien, qui vécut au 1er siècle apr. J.-C. Un siècle plus tard, le géographe Claude Ptolémée mentionne la ville sous le nom « Hérakleion ». On considère que la ville fut habitée à l’époque classique, hellénistique et romaine.

395 – 828 apr. J.-C. : Première période byzantine

Les Byzantins fortifient le village et lui donnent le nom de « Kastro » (château), nom habituellement attribué aux villes fortifiées et aux forteresses. La petite ville occupait le sommet d’une colline et couvrait probablement une superficie d’environ 80 à 100 stremmas (8 à 10 hectares).

828–961 apr. J.-C. : Période arabe

Avec l’essor de l’islam, la Crète subit de nombreuses incursions arabes, jusqu’à ce que des Arabes andalous s’emparent du fort byzantin, qu’ils transforment en centre administratif de l’île et en base de leurs expéditions pirates. Pour se protéger, ils construisent un mur fortifié et creusent un fossé tout autour, qu’ils appellent « Khandak ». Cette fortification arabe fut une œuvre majeure, et dès lors, la ville prit le nom de Rabdh al-Khandak, soit « Forteresse du Fossé », faisant oublier les anciens noms d’Hérakleion et de Kastro. C’est ainsi que le nom grec Chandax (Χάνδαξ) dérive de l’arabe « Khandak » à l’époque byzantine.

961–1204 apr. J.-C. : Deuxième période byzantine

En 961, le général Nicéphore Phocas libère la Crète et Chandakas. Il agrandit les remparts de la ville en y ajoutant des quartiers en dehors de l’enceinte fortifiée, ce qui vaut à Chandakas le nom de « Grand Château ». Les Byzantins maintiennent le Thème de Crète jusqu’en 1204, année où les Croisés divisent l’Empire byzantin et vendent la Crète aux Vénitiens. L’arrivée des Vénitiens marque le début d’une nouvelle ère pour l’ensemble de la Crète — et tout particulièrement pour Chandakas.

1204–1669 : Période vénitienne

Les Vénitiens transforment le nom « Chandax » en Candia, qu’ils donnent à toute l’île de Crète. Pendant la domination ottomane, Candia devient Kandiye. Les Vénitiens fortifient Chandakas avec de nouveaux remparts, dont la construction commence en 1462 sous la direction de l’ingénieur Michele Sanmicheli.
Chandakas — l’actuelle Héraklion — fut, durant la période vénitienne, le principal centre politique, social, intellectuel, militaire et commercial de l’île. La ville disposait de services administratifs organisés selon le modèle de Venise et était protégée par des fortifications de style vénitien.

1669–1898 : Période ottomane

La prise de Chandakas (Candia) par les Ottomans en 1669, après un siège de 21 ans, fut un coup dur pour Venise, la Crète et l’Hellénisme, car elle mit fin à la Renaissance crétoise qui avait prospéré sous la domination vénitienne. Le 30 septembre 1856, un puissant séisme détruisit une grande partie de Chandakas.

1913 : Union de la Crète avec la Grèce

Il ressort clairement de ce qui précède que les toponymes Chandakas – Candia sont les noms historiques de l’actuelle région d’Héraklion en Crète, noms qui ont désigné cette région pendant plus de mille ans. Par conséquent, les organismes viticoles du département d’Héraklion ont demandé la reconnaissance de la désignation géographique historique Chandakas – Candia en tant qu’Appellation d’Origine Protégée (AOP) pour leurs vins, conformément aux dispositions fixées par les Arrêtés Ministériels correspondants.

Bibliographie

  1. La Crète, Tome A de Stergios G. Spanakis, 1983. Éditions Sfakianos, Héraklion, Crète
  2. Trilogie Maritime de Chandakas de Chrysoula Tzompanaki, 1997. Éditions Ch. Tzompanaki / Typokreta
  3. Héraklion – Nos lieux, Vol. 4, 2023. Éditions Kathimerini
  4. Cahier des charges : Chandakas–Candia. Règlement (CE) n°1234/2007, Article 118c, Annexe (2)

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